C’est le temps des vaches maigres, Il faut serrer la ceinture

C’est le temps des vaches maigres, Il faut serrer la ceinture
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Acheter et consommer algérien, ou encore serrer la ceinture, sont le nouveau leitmotiv des politiques du gouvernement pour alléger la charge financière du Trésor public, en ces temps de baisse des prix du pétrole.

«Le citoyen paiera ce qu’il doit payer dans un hôpital public (en contrepartie de ses soins)», fait partie de la panoplie des mesures envisagées par la nouvelle politique de financement du service public. La fin d’une époque, même si le grand argentier du pays, Mohamed Djellab, tente de rassurer les catégories les plus défavorisées…

C’est dans cet esprit que s’inscrit entre autres, la nouvelle politique pour le financement du service public que le gouvernement compte adopter afin indique-t-on de «ne pas alourdir davantage la charge financière du Trésor public dans un contexte de baisse des cours pétroliers». Le temps des vaches maigres, en somme, qui s’annonce et dont faisait état hier, à Alger, le ministre des Finances, Mohamed Djellab. Pour lui : «Chacun doit assumer ses responsabilités.»

C’est dit, et c’est par un canal officiel : l’Agence APS. Fini donc, «l’aspect social» de cet acquis qui est appelé dans la nouvelle démarche en cours d’élaboration au niveau du gouvernement à s’orienter dorénavant vers «un aspect économique et commercial». Si la communication s’est contentée de cibler la médecine gratuite, d’aucuns pourrait se demander ce qui va advenir du pain, le lait, l’eau et l’électricité… 30% du PIB, c’est ce que représente des subventions destinées aux transferts sociaux.

LG Algérie

Un lourd fardeau pour le trésor public auquel cette nouvelle politique compte remédier. Le ministre tentera cependant de rassurer en indiquant que le gouvernement veillera à ce que les subventions «soient réservées progressivement aux couches défavorisées». Une catégorie sociale souvent évoquée et qui reste toujours en attente d’être définitivement définie. Malgré tout, et même en l’état, cette dernière est appelée selon le ministre à «se préparer à l’insertion économique».

«Nous n’allons pas abandonner ces couches (défavorisées), mais nous devons les préparer à l’insertion économique (…). Mais il viendra le jour où nous devrions rationaliser l’intervention sociale du gouvernement», précise ainsi le ministre. Lors de cette audition consacrée à l’examen des répercussions de la baisse des prix du pétrole sur les finances publiques, le ministre a indiqué que l’Algérie avait adopté dès 2014 un nouveau modèle de croissance fondé sur le financement de l’économie par le marché.

A travers ce nouveau modèle, «nous allons sortir graduellement du financement par le Trésor pour nous diriger vers le financement par le marché», a-t-il affirmé, en précisant que cette nouvelle démarche concernera tous les secteurs d’activité. Des propos tenus devant la commission des affaires économiques et financières au Conseil de la nation qui font froid dans le dos et qui tombent tel un couperet. La fin d’une époque, semble-t-il, surtout que c’est le grand argentier du pays qui en fait l’annonce.

Lyes Sadoun